Koura (ASNL), c’est quoi le problème ?

Anthony Koura s’apprête à retrouver le Stade des Costières où il a brillé pendant trois saisons avec Nîmes. Rien à voir avec l’attaquant en panne de confiance qui galère à l’ASNL depuis plus d’un an.

 « Quand Steve Mounié et Anthony Koura ont quitté le club pour aller en L1 en 2016, beaucoup de monde pensait, du côté de Nîmes, que Koura avait plus de chances de briller à ce niveau que Mounié… ». Cet aveu est fait par l’un de nos confrères nîmois, habitué à suivre les matches des Crocodiles. Et forcément, c’est quelque chose qui interpelle après la dernière saison vécue par les deux anciennes gâchettes du Nîmes Olympique entraîné par Bernard Blaquart. Mounié, auteur de 14 réalisations, a en effet explosé avec Montpellier en L1, au point d’être acheté 13 millions d’euros cet été par Huddersfield promu en Premier League. Koura, de son côté, n’a marqué qu’une fois avec une ASNL redescendue en L2 au final. Et après avoir commencé le nouveau championnat en tant que titulaire à Orléans, il est resté sur le banc tout au long du deuxième match contre Niort.

Mounié : « Il est bien meilleur dans l’axe »

Si Steve Mounié et Anthony Koura ont donc connu des trajectoires de carrière diamétralement opposées depuis qu’ils ont quitté le club gardois en 2016, ils restent en revanche très proches dans la vie. Du coup, téléphoner au nouveau « Frenchie » nous a vite semblé intéressant pour tenter de percer le mystère Koura, pour essayer de comprendre ses difficultés rencontrées à Nancy. « C’était un régal de jouer avec lui à Nîmes. Notre duo était très complémentaire. Avec mon gabarit, j’étais le plus en pointe, Anthony tournait autour de moi ».

Steve Mounié amène ainsi tout de suite le débat sur le positionnement de Koura, ancien habitué des équipes de France de jeunes, suivi à une certaine époque par des cadors européens comme Arsenal : « Anthony, c’est un petit gabarit qui court vite. Du coup, on peut le voir d’abord comme un ailier mais ce n’est pas son poste, tout simplement. Il est bien meilleur dans l’axe ». Comme s’il avait bossé le dossier avant notre coup de fil, l’ex-goleador de Montpellier a même l’exemple parfait pour illustrer ses propos : « Son unique but avec Nancy la saison dernière, il l’a inscrit lors d’un match à Bordeaux joué seul en pointe. Mais Anthony est quand même plus à l’aise dans un 4-4-2. Ce n’est que mon avis mais, l’an passé, je pense qu’il aurait pu former un duo complémentaire avec Dalé à l’ASNL ».

Le plus grand perdant de la défaite à Orléans

Pablo Correa a d’ailleurs démarré la saison de L2 2017-2018 avec le même genre d’idées, en associant le « petit » Koura au « grand » Eler à Orléans. Le coach nancéien a même travaillé ce système en 4-4-2 durant toute la préparation. Mais après des matches de « prépa » plutôt intéressants, sans but marqué toutefois, l’ex-Nîmois est passé complètement à côté du rendez-vous à Orléans, comme l’ensemble de l’équipe, pour être juste. Mais le nouvel international burkinabé a été le grand perdant de l’histoire. Parce que toutes les conditions semblaient réunies, à ce moment-là, pour qu’il montre enfin son visage de Crocodile sous le maillot au chardon.

Parviendra-t-il à le faire avec l’ASNL ? Toute la question est là, désormais. Il ne renvoie pas l’image d’un joueur spécialement heureux d’être à Nancy, il a même séché la reprise de l’entraînement, mais il faut se méfier des apparences selon Steve Mounié : « Anthony est comme ça, c’est un introverti. Même quand tout marchait bien pour lui à Nîmes, il restait du genre discret ».

Cuffaut : « Il a certainement besoin d’un déclic »

Joffrey Cuffaut connaît aussi très bien Anthony Koura pour avoir joué avec lui à l’époque du Mans. Pour le latéral droit nancéien, c’est d’abord un problème mental : « Anthony était très coté au centre de formation du Mans, il faisait partie d’une génération dorée avec Morgan Sanson, Jeff Louis et Quentin Beunardeau. Dans son style particulier, avec son centre de gravité très bas, il a réussi de superbes choses avec Nîmes. Ses qualités ne se discutent pas, mais chez un attaquant, beaucoup de choses se passent dans la tête. Il est dans une mauvaise spirale depuis qu’il est arrivé à l’ASNL, il a certainement besoin d’un déclic pour pouvoir s’exprimer enfin ». Un déclic comme un but avec Nancy, lundi, dans ce Stade des Costières qu’il aime tant ?

 

Romain JACQUOT (www.estrepublicain.fr)

Déplacements vraiment professionnels

Cette saison en L2, l’ASNL effectuera encore près de la moitié de ses voyages en avion, notamment pour aller à Nîmes. La vie d’une équipe pro à l’extérieur demande une sacrée organisation. Petites explications.

CE LUNDI À 20 H 45

À la sortie de l’entraînement de vendredi matin, le capitaine de l’ASNL Vincent Muratori, ainsi que l’ensemble des autres joueurs nancéiens, ne connaissaient pas encore le timing du voyage à Nîmes : « Ce sera soit dimanche après-midi, soit lundi matin de bonne heure puisque le coup d’envoi aux Costières sera donné à 20 h 45. En tout cas, ce sera en avion ». Muratori a bien fait de le préciser puisque les trajets, désormais, ne s’effectuent plus automatiquement par la voie des airs, comme c’était le cas l’année dernière en L1 sauf pour les déplacements ultra-courts comme Metz ou Dijon. À l’occasion du premier rendez-vous de la saison en L2, le 28 juillet à Orléans, les Nancéiens ont pris l’autobus.

Décollage de Montpellier après le match à Nîmes

Pour Nîmes, finalement, la délégation au chardon décollera dimanche après-midi. Ça n’a pas été possible de repousser le départ à lundi matin pour des raisons logistiques. Ce genre de déplacements en avion demande une grosse préparation en amont, avec peu de marge de manœuvre à l’approche imminente du Jour J. Au total, c’est quand même un moyen de transport très apprécié par les joueurs pour la récupération. « Même si je ne suis pas un fan de l’avion, lors de ma carrière de joueur, j’ai toujours préféré ça aux longs voyages en bus ou en train. Ça permet de rentrer à la maison dans la foulée du match et d’être en Forêt de Haye dès le lendemain pour le décrassage » souffle l’ancien défenseur Paul Fischer, devenu directeur général adjoint au club.

Seule contrainte à dribbler, parfois : l’horaire de fermeture des aéroports. Avec un coup d’envoi à 20h45, les Nancéiens ne pourront ainsi pas décoller de Nîmes lundi soir après la rencontre. « Du coup, on ira prendre l’avion à Montpellier mais c’est toujours un temps précieux de gagné pour aider les joueurs à récupérer du mieux possible » glisse le coach Pablo Correa, « D’autant qu’on rejouera dès le vendredi contre Sochaux à Picot ».

Deux fois la Corse au lieu de trois

L’ASNL ne fera toutefois que la moitié de ses voyages en avion cette saison, pour d’évidentes raisons économiques en L2 : « Pour déplacer une équipe de foot, l’avion reste plus de deux fois plus cher que le train » explique Paul Fischer. L’avion sera par ailleurs utilisé pour les matches à Brest, à Lorient, à Ajaccio à deux reprises (Gazélec, ACA), au Havre, à Châteauroux, à Clermont et à Niort. Un dixième voyage par la voie des airs était initialement prévu, à Bastia, mais il a été remplacé par un déplacement au Paris FC, à la suite des déboires vécus par le Sporting.

Un avion de 32 places

Du coup, le contrat initial avec le voyagiste a été modifié, mais pas financièrement parlant. L’ASNL en a profité pour demander à chaque fois un avion de 32 places, comme en L1, alors qu’un 19 sièges était programmé pour certaines destinations. « La saison dernière, il y avait encore 16 joueurs sur les feuilles de match en L2. Maintenant, on en a droit à 18. Je ne sais pas comment on aurait fait avec un avion de 19 places » précise Paul Fischer. L’intendant Florian Hénon et le fidèle dirigeant Michel Jadot n’auraient déjà pas pu mettre dans l’avion les kilos d’équipements exigés pour un match à l’extérieur…

Malgré la descente, l’ASNL va donc continuer à voyager dans des conditions de qualité. La gamme des hôtels choisis pour l’hébergement n’a pas non plus été revue à la baisse. C’est Novotel ou équivalent. À l’équipe, maintenant, d’afficher un niveau trois étoiles sur le terrain pour décoller au classement.

 

Romain JACQUOT (http://www.estrepublicain.fr)

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Stanislas Golinski
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Stanilas Golinski quand il avait 80 ans, toujours fidèle à Nîmes
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